Docteur, les quatre quarts de votre vie se noient dans le fleuve

 

Livre entièrement dédié à la jeunesse mondiale, “Qui es-tu, toi qui m’entraînes ?” est un recueil d’expériences basé sur les rencontres que le révérend Pasteur Ock Soo Park, auteur du livre, a eues avec des centaines de milliers de Jeunes dans le monde entier. Best-seller, la profondeur, la pertinence et surtout la simplicité du contenu de ce livre sont reconnues sur toute la planète, et c’est à juste titre que nous vous offrons des bouts de ce livre, chaque mois dans Tomorrow Magazine.

De temps en temps, les gens sont trompés dans la vie. Plutôt que de croire aux autres, ils ne croient qu’en eux-mêmes. Ceux qui croient en eux-mêmes acceptent toutes leurs pensées exactement comme elles sont. La vie de telles personnes est peu sûre et dangereuse. Puisque nul n’est parfait, le jugement de l’homme ne peut pas être toujours exact. Par conséquent, l’homme doit l’examiner pour savoir si son jugement est correct ou erroné. Mais, ceux qui croient en eux-mêmes vivent en suivant leurs propres pensées sans passer par le processus d’examen de soi-même.

Un vieux batelier gagnait de l’argent en transportant dans son petit bateau, les gens sur le fleuve. Puisqu’il n’y avait pas beaucoup de clients, il ne traversait le fleuve que trois ou quatre fois dans la journée.

Un jour, un docteur originaire de cette ville voulait traverser le fleuve. Le batelier a commencé à piloter son bateau. Ce docteur avait quitté sa terre natale depuis la tendre enfance, avait étudié ardemment et était devenu un homme célèbre.

En regardant attentivement le batelier, il s’est rendu compte que ce batelier était le même qui avait piloté le bateau lorsqu’il quittait pour la première fois le village.

Cet homme, qui a passé sa vie entière en tant que batelier, est apparu vraiment misérable dans le cœur du docteur. Le docteur voulait montrer le fait qu’il avait de vastes connaissances dans plusieurs domaines.

Il a commencé à parler au batelier :

– Monsieur le batelier.

– Oui, monsieur docteur.

– Monsieur le batelier, connaissez-vous la philosophie ?

– Qu’est-ce que la philosophie ? Je n’en ai jamais entendu parler de toute ma vie.

– Vous ne connaissez pas la philosophie ? La vie est en soi une philosophie. Si vous vivez sans connaître ce que signifie la philosophie, cela veut dire qu’un quart de votre vie est mort.

Le batelier s’est senti un peu frustré en entendant les propos du docteur, mais, illettré, il ne pouvait vraiment rien dire et demeura silencieux.

Très peu de temps par la suite, le docteur lui a posé une autre question :

– Monsieur le batelier.

– Oui, monsieur docteur.

– Monsieur le batelier, connaissez-vous la littérature ?

– La littérature ? Qu’est-ce que c’est ? Je connais « le lit » et « le litre », mais je ne sais pas ce qu’est la littérature.

– Comment est-ce possible dans ce monde ? Monsieur le batelier, si vous aviez quelque peu connu la littérature, vous auriez vous-mêmes pu écrire de si belles notes en vivant sur cette merveilleuse rive. Vous me dites que vous ne connaissez rien en littérature ? Monsieur, deux quarts de votre vie sont morts.

Puisque c’étaient des paroles qui provenaient d’un célèbre docteur, il écoutait, mais l’amertume a commencé à s’éveiller en lui.

Pendant que le batelier continuait à naviguer, le docteur lui a posé une autre question :

– Monsieur le batelier. Je suis sûr que tu connais l’astronomie, n’est-ce pas ?

– L’Astronomie ? Je ne connais rien sur ce genre de choses.

Le soir, lorsque le ciel est rouge, cela signifie qu’il sera clair le matin suivant. Lorsque le matin, le ciel est rouge, cela signifie que la journée sera nuageuse. Sur ces choses, j’en sais beaucoup, mais je ne sais pas ce qu’est l’astronomie.

Que faites-vous avec l’astronomie ?

– Ah ! Ah ! Monsieur le batelier, vous avez passé votre temps à ramer ce bateau, sans toutefois savoir ce que c’est que l’astronomie ? Monsieur le batelier, trois quarts de votre

vie sont morts.

Dans son cœur, le batelier se sentait maintenant très offensé.

Mais, parce qu’il ne pouvait rien dire, il a simplement contenu sa colère et a continué à naviguer. Par la suite, il s’est produit une erreur de manœuvre. Au milieu du fleuve se dressait une roche qu’il avait l’habitude d’éviter très facilement. Mais, ce jour-là, il ne l’a pas vue et le bateau l’a percutée. Soudain, un grand fracas s’est fait entendre : « Bang ! » une fente est apparue au milieu du bateau, et l’eau a commencé à s’y infiltrer.

Le batelier a alors rapidement demandé au docteur :

– Monsieur docteur, savez-vous nager ?

– Non, je ne sais pas nager. Qu’est-ce que je fais alors ?

– Que signifie ‘‘qu’est-ce que je fais ?’’ Monsieur docteur, les quatre quarts de votre vie se noient en ce moment dans le fleuve.

Les gens aiment parler de l’égalité. Les politiciens qui se présentent aux élections, aiment particulièrement proclamer l’égalité. Les hommes de ce monde, par leurs paroles, prétendent vouloir l’égalité, mais, en réalité, personne ne le désire dans son cœur. Les gens veulent être encore mieux que les autres et se trouver dans des positions plus élevées et meilleures. Ils veulent que leurs fils soient plus prospères que les fils des autres. En effet, ils ne veulent pas d’égalité.

Quel que soit le peuple ou la nation, les gens crient pour la démocratie et l’égalité, mais en réalité, les gens aiment mettre en avant les rangs et les niveaux. Ils se sentent enthousiastes lorsqu’ils sont mieux que les autres. C’est un plaisir qu’ils savourent dans la vie. Certains exaltent publiquement qu’ils sont mieux que d’autres. Il y en a qui ne l’expriment pas extérieurement, mais intérieurement, ils se disent : «Je suis vraiment grand. Je suis vraiment intelligent. Je peux bien faire toutes choses.»

Lorsque les gens pensent clairement qu’ils sont mieux que les autres, l’orgueil se forme en eux. Ensuite, ces personnes méprisent et déprécient les autres et croient que leurs propres pensées sont plus exactes. Elles vivent donc selon leurs propres pensées. Comme résultat, leur manière de vivre devient de plus en plus raboteuse. Il devient de plus en plus difficile pour elles d’avoir de bonnes relations avec les autres.

About Ock Soo Park

Park Ock Soo s’est vu décerner le titre de Docteur honoris causa pour son expertise dans le traitement des problèmes des jeunes, par plusieurs Universités dont l’Université Nationale de Mongolie. Il est le Fondateur de International Youth Fellowship (IYF).

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