Occasion exceptionnelle de retrouvailles annuelles des sept familles composant la communauté N’Zima, communément appelée Apollo, l’Abissa attire chaque année des milliers de touristes et visiteurs à Grand-Bassam, ville située au sud-est d’Abidjan, en Côte d’Ivoire. Durant cet événement qui constitue une grande richesse culturelle pour ce pays, plusieurs pratiques ordinaires en temps normal sont à éviter.
L’Abissa vient du mot Biza qui signifie demander ou questionner en ethnie N’zima. L’Abissa, est une fête traditionnelle, culturelle et de réjouissance qui symbolise les concepts de démocratie et de justice sociale. Cette fête est donc l’occasion pour le peuple de faire un bilan de toute une année écoulée en dénonçant tous les points négatifs de leur société. En outre, c’est l’occasion pour les N’Zima Kôtôkô de confesser toutes leurs actions blâmables et regrettables et pour les chefs et ses notables de faire des critiques sur l’équilibre social.
Pendant le déroulement de cette fête, il faut veiller à faire ce qu’il y a lieu de faire et de ne pas poser d’actions interdites. Il est important de savoir que l’Abissa est une danse sacrée destinée, dans un premier temps, à renforcer les liens entre les vivants et les morts, et dans un deuxième temps, à renouveler l’alliance du peuple N’Zima avec son génie ‘’Afoantchè’’. Lors de la danse de purification qui se déroule en trois étapes : le Siedu, le Gouazo et l’Ewudolé, plusieurs actions sont à sortir de nos habitudes. Par exemple, tous les féticheurs doivent s’abstenir de toutes autres pratiques que celles à pratiquer durant la fête. Il est également interdit de pleurer une personne qui vient de rendre l’âme, même s’il s’agit d’un parent proche. Ainsi, aucun funérailles, ni enterrement ne sont autorisés si ce n’est après la fête. Le non-respect de ces interdits expose les familles aux châtiments terribles du génie ‘’Afoantchè’’.
Cette année, l’Abissa est prévue du 20 octobre au 10 novembre 2018.