Elles font du Slam. Elles ont pour armes fatales leurs plumes, leurs mots et leurs flows. Chato, Blanch Noir et Ça lit, toutes étudiantes, sont membres du plus grand collectif de Slam au Mali, appelé Jeuness’Art. Pensionnaires de l’école du Slam promotion 2018 initiée par le même collectif, ces trois magiciennes des mots, dans un Slam bien enlevé, sensibilisent leurs populations sur le danger du Coronavirus. Découverte.
Tomorrow Magazine : Pourquoi avoir choisi le Slam pour exprimer votre sentiment, face à cette pandémie qui supprime tant de vies à travers le monde ?
Blanch Noir : Dans cette situation difficile, nous avons pensé qu’il serait meilleur de donner de la voix à travers un Slam, pour apaiser et réconforter les cœurs des Maliens et surtout pour sensibiliser nos populations, en leur expliquant comment faire pour se protéger du Coronavirus.
Tomorrow Magazine : Comment s’est faite concrètement la composition de la chanson ? Et que dites-vous essentiellement dans ce Slam ?
Ça Lit : Dans un premier temps, la composition s’est faite individuellement. J’ai créé un groupe WhatsApp sur lequel nous avons longuement échangé au quotidien. Chacune a écrit un texte de son côté, selon son inspiration et au final, on en a fait un seul produit. Dans ce texte, on essaie de sensibiliser, d’inviter nos populations à respecter les mesures sanitaires prises par le gouvernement, mais surtout de leur faire comprendre que nous sommes loin d’être dans une plaisanterie. Le COVID-19 est une réalité et observer les gestes barrières est plus que nécessaire.
Tomorrow Magazine : Pensez-vous que votre message passe auprès des populations ?
Chato : Oui, je pense que le message passe super bien, puisque nous avons utilisé les deux langues les plus parlées chez nous au Mali pour composer ce Slam, le Français et le Bambara notamment. Pour ceux qui ne comprennent pas la langue française, ils pourront saisir le message, grâce à la partie du Slam chantée dans notre langue locale.
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Tomorrow Magazine : Comment se fait la promotion de la chanson au Mali ?
Blanch Noir : La promotion de ce Slam se fait très bien au Mali. Des amis Slameurs ont partagé le lien YouTube de notre œuvre (https://www.youtube.com/watch?v=6sWiJZTUZ9g). Nos Slamaster H et Saccharose nous aident également à faire sa promotion, et il est bon d’indiquer que nous passerons très prochainement sur une chaîne de télévision du Mali.
Tomorrow Magazine : Quel est votre mot de fin au Peuple du Mali en particulier et à celui de l’Afrique en général ?
Blanch Noir : Mon mot de fin, je l’adresse à tout le peuple Africain. Il faut qu’on arrête de prendre cette affaire à la légère. Notre santé est précieuse. Jusqu’à présent, aucun médecin du monde n’a pu trouver un seul remède sûr à 100 % contre ce virus, alors protégeons-nous, respectons les mesures sanitaires pour sauver l’humanité. Je vous remercie.
Chato : Nous sommes dans une sorte de guerre silencieuse contre un virus, un ennemi invisible. C’est ensemble que nous briserons sa chaîne de contamination, de propagation. Respectons les gestes barrières pour nous sauver, sauver les autres et pour pouvoir éliminer notre ennemi commun.
Ça Lit : Sans une bonne situation sanitaire, le développement d’un pays reste voué à l’échec. Nous nous devons de tout faire afin de la préserver, car elle est nécessaire et incontournable pour l’épanouissement de l’Afrique.
Interview réalisée par Yannick DJANHOUN